Une rencontre dans un salon : une belle personne achète mon recueil de chansons poétiques, "Poésons !".
Elle lit, aime, me l'écrit, me propose qu'on se revoit : café d'après déjeuner dans un lieu au drôle de nom, "Au fou du roi"...
On parle, on souffle sur nos cafés chauds, on sirote, on touille, et puis soudain ma liseuse de poèmes me parle d'une maison d'édition à reprendre... Et voilà que le ver fut dans le fruit, ou plutôt la lumineuse idée dans une tête un peu sombre...
Depuis — c'est-à-dire depuis trois semaines — je travaille à fond sur ce projet, qui me séduit de plus en plus : rendez-vous en chambres de commerce, avec une charmante banquière, formations, coups de fil, débuts de quelques rêves autour de collections possibles, à intégrer dans le catalogue existant...
Et puis cette secrète envie : réussir à être un éditeur un peu "différent", accessible, ouvert, honnête, généreux; un éditeur qui essaye d'inventer une nouvelle manière de faire des livres, de les promouvoir et de les défendre aux côtés des auteurs, mais aussi grâce à eux. Remettre en place un cercle vertueux là où une sorte de vice, ou une perversion à tout le moins, semble légion.
Pour rappel, l'auteur est à la naissance de la filière livre. Sans lui, ni maison d'édition, ni librairie, ni bibliothèque, et des lecteurs qui mourraient de soif. Et pourtant, il est aussi souvent l'oublié de la filière, la part négligeable, celle qu'on rémunère au lance-pierres; et tant pis si on l'éborgne. Un oeil suffit à écrire, l'eau fraîche à vivre, l'amour à regretter.
Il est grand temps que le monde de l'édition rejoigne le 21ème siècle !
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