Une librairie vient d'ouvrir près de chez moi. Ouverte par un éditeur en plus. Chouette ! J'appelle derechef (le monsieur m'a laissé son portable lors d'un premier contact par Facebook, sympa).
Dès le premier allô — bête expression — je sens que j'agace. Pourtant, hein, monsieur, on a plein de choses en commun : on est voisins, on aime lire et écrire, j'auteure, tu édites, etc.
Mais non, rien n'y fait, ça reste plombé côté dialogue. D'ailleurs, je soliloque un moment, puis l'autre me balance sans respirer : qu'il vend très bien dans sa nouvelle boutique (sous-entendu : pas besoin d'autres livres à débiter), qu'il édite 90 auteurs, qu'il leur réserve ses deux créneaux de dédicaces par semaine (bon, au moins, elles existent), qu'il est full pour ce calendrier jusqu'à fin septembre, qu'il ne "prendra" pas — bête verbe à cet endroit-là — avant un an, et bla, et bla.
Ouf ! Il reprend son souffle.
Pas très engageant finalement le monsieur. Un peu décourageant même. Mais lui au moins il m'a répondu. Oserais-je finalement préférer les 99 autres sur 100 qui ne répondent.
Ailleurs j'entends souvent : "la chaîne du livre ne serait rien sans les auteurs"... Dites, amis auteurs, c'est quand qu'on se déchaîne ? Sinon, on écrit pour qui et pour quoi derrière nos top laptop ?
PS : bien sûr, ce n'est pas moi sur la photo...
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